La maison du savoir est un espace de discussion, écoutable en podcast, s'appuyant sur divers approches, courants ou auteurs critiques du capitalisme - parfois divergents : critique de la dissociation-valeur, anarchisme de marché, Gorz, Castoriadis...
Dans ces podcasts hebdomadaires, Rachel Badinter, réagissant le plus souvent à l'actualité - mais sans s'y limiter -, nous livre ses réactions et réflexions critiques. Si certains thèmes évoqués narrent les informations quotidiennes les plus en vues, d'autres au contraire soulèvent des actualités ou des questions moins vues ou maltraitées, souvent mises au placard et oubliées : les problématiques liées aux femmes, l'antisémitisme (-structurel), les petites catastrophes écologiques tues par les médias mainstream, etc. Parfois même, Rachel devance l'actualité, en s'inquiétant très tôt d'un certain virus, présent seulement en Chine, mais qui menace de se propager. Entre inquiétudes, prévisions et dénonciations, les chroniques de Rachel constituent de modestes critiques quotidiennes d'un monde entré depuis longtemps en crise.
Vous trouverez ici des réflexions autour du croisement entre les pratiques théâtrales et la théorie critique, notamment la critique de la valeur-dissociation. Sylvan, étudiant en master de philosophie et ayant pour objectif de diffuser la critique de la valeur-dissociation via le théâtre, présente ses recherches. Yaouenn, par une intervention, mais aussi Benoit , Roxane, Antoine et d'autres discutent de leur pratique en tant qu'acteurs, metteurs en scène, dramaturges, mais aussi enseignant, etc... Ces audios intéresseront autant celles et ceux qui s'intéressent à la critique de la valeur-dissociation qu'au théâtre... Mais toute personne intéressée par réfléchir sur sa propre pratique au sein du capitalisme-patriarcat trouvera ici de quoi faire son miel.
Ces différents audios proposent une discussion ouverte menée par Ivan Recio sur les développements de la critique de la valeur-dissociation à propos de la distinction théorie/pratique et plus précisément sur la question de la praxis révolutionnaire. Nous nous appuyons, pour base de la réflexion, sur l'article "Théorie et pratique" de Robert Kurz publié dans le Jaggernaut n°1 paru aux éditions crise & critique. Les audios peuvent être écoutés dans l'ordre, même si chacun d'entre eux est écoutable séparément, car les questions déjà traitées sont souvent reprises, résumées et redéveloppées. Ainsi, si le temps manque, nous conseillons en particulier les 3ème et 4ème audios, qui sont peut être les plus précis. Cependant, une écoute de l'ensemble des audios permet de suivre le cheminement de la pensée de chacun et notamment de l'intervenant, Ivan Recio, pour qui ces différentes discussions lui permettent de développer plus précisément sa propre lecture et compréhension du texte au fur et à mesure des semaines. Les 5 premiers audios précèdent dans le temps les audios contenu dans la playlist sur la pratique théâtrale. Il y aura donc une continuité intéressante, pour celles et ceux qui écouteraient les deux playlists, entre certaines questions d'abord développées dans ces 5 premiers audios, sur la question de la pratique, et leur développement de la question de la pratique théâtrale.
Réflexions en construction, au cours de l'écriture de sa thèse, sur la critique du travail en France par Ivan Recio. Ces enregistrements cherchent à dépasser les recherches qui mettent en avant une critique sociale à partir du travail, au nom du travail ou pour le travail. Ainsi, à travers des présentations du débat sur la fin du travail en France (et de sa centralité), de la critique de la valeur et de sa réception, mais aussi d'une lecture critique de Castoriadis, c'est une critique du travail qui est ici développée.
Ensemble d'audios de tout genre (lectures, commentaires, développements universitaires) autour d'André Gorz par Ivan Recio.
Benoît Bohy-Bunel présente sa critique de la collapsologie sous l'angle de la critique de la valeur.
Un Anarchisme... de Marché ? Dans ce cycle d'interventions, Robin Chaudron présente les théories de l'anarchisme de marché américain de gauche, déroutantes au premier abord. En effet, alors que le marché libre est associé au développement du capitalisme, les anarchistes de marché abordent ce dernier comme étant potentiellement anticapitaliste. Le marché n'a jamais été libre sous le capitalisme. L'enjeu pour ces théoriciens anarchistes est de libérer le marché... du capitalisme. Pour soutenir cette thèse originale, Robin Chaudron revient d'abord sur les fondements de l'anarchisme de marché, en passant par une relecture des économistes classiques. En découle une étude critique de la théorie objectiviste de la valeur, à laquelle répond une réévaluation de la théorie subjective de la valeur.
L’apport de Roswitha Scholz à la théorie critique de la valeur n’est pas un apport secondaire ou un développement cumulatif, mais une révolution totale de la théorie critique : Le passage de la critique de la valeur à la critique de la valeur-dissociation est un changement de qualité et de cadre théorique. C’est alors non seulement la critique de l’économie politique qui s’en trouve bouleversée, mais plus largement la critique de la forme sociale capitaliste, qui doit alors être thématisée en tant que patriarcat-producteur de marchandises ou capitalisme-patriarcat. Ce cycle autour des écrits de Roswitha Scholz, qui se concentre majoritairement sur des articles du recueil Le sexe du capitalisme. « Masculin » et « Féminin » comme piliers du patriarcat producteur de marchandises, paru aux éditions crise & critique, est une présentation qui peut introduire à une lecture plus approfondie des textes de Roswitha Scholz. La discussion et l’écoute orale ne peuvent pas se substituer à cette lecture approfondie. En revanche, elles devraient permettre une entrée plus aisée dans cette théorie critique fondamentale.
Les différents sons de cette playlist sont une critique du revenu de base inconditionnel de la part d'Ivan Recio. Le premier son est aussi une première critique de la part d'Ivan Recio, à partir d'André Gorz, qui va se transformer au fil de ses avancées dans sa thèse de doctorat. La critique était d'abord "positive", car elle proposait une autre proposition du revenu de base concurrente à celle de Philippe Van Parijs, principal sujet de la critique. Elle devient négative et termine par une opposition radicale à toute proposition de revenu de base. Son cadre critique n'est plus André Gorz, mais la critique de la valeur-dissociation.
Cycle de présentation du livre de Benoît Bohy-Bunel, Approche matérialiste de la critique de la raison pure, Paris, L'Harmattan, 2021. L'auteur, en discussion avec Ivan Recio et le reste du public présent lors des présentations, expose points par points les développements de son livre. Même si la critique faîtes à Kant peut s'inscrire dans le cadre de la critique de la valeur, les arguments exposés prennent des sources diverses, chez Sohn-Rethel, Adorno, Michel Henry ou encore Lukacs. Mais surtout, elle prend appuie sur Kant lui-même, pour le contredire sur son propre terrain et dévoiler ses impensés, tout aussi cruciaux à comprendre et à critiquer que sa pensée et son projet plus explicite. Ainsi, le projet kantien d'établir un fondement sûr du connaître se fait sur une méconnaissance du processus d'expropriation sociale. Ce dernier se fait derrière le dos des individus, dans leurs actions pragmatiques, mais aussi dans le dos de Kant, qui produit un système gestionnaire, de manière programmatique et non maîtrisée. L'approche matérialiste de Kant développée par Benoît Bohy-Bunel rapproche la critique de la raison pure de notre contexte de crise actuel et fait de son programme épistémologique un fondement de notre socialité asociale.
Présentation par Fabio Pitta, traduite en direct par William Loveluck, de son livre, Le Brésil dans la crise du capital au XXIe siècle, paru aux éditions crise & critique. Le début du XXIe siècle a souvent été célébré comme celui de l’émergence de nouvelles puissances et du glissement du centre du capitalisme mondial vers l’Asie et d'autres régions périphériques. Mais vingt ans après, nombre de ces « pays émergents » n’émergent plus. La croissance de l’économie brésilienne dans les années 2000 et son effondrement durant la décennie suivante se sont révélés liés à une économie de bulles financières, conformément aux caractéristiques de la crise du capitalisme contemporain. Après l’éclatement de la bulle des matières premières, le Brésil a commencé à afficher une dette publique et privée élevée, un chômage de masse, des faillites en cascade et a vu l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Un contexte qui a invariablement aggravé le harcèlement des femmes, des noirs, des indigènes et des petits producteurs ruraux. Le Brésil dans la crise du capital analyse les causes et les conséquences générales de cette période, de l’émergence des classes moyennes qui ont conduit Lula et Dilma Rousseff au pouvoir, jusqu’à l’adhésion de ces mêmes classes au fascisme de Jair Bolsonaro. L’ouvrage de Pitta ne fournit donc pas seulement une bonne discussion des interprétations relatives à l’évolution économique et politique récente du Brésil, comme celles de David Harvey à propos de l’« accumulation par dépossession » et de l’accaparement des terres, mais il a aussi le mérite particulier de constituer une médiation entre les hypothèses théoriques de la critique de la valeur-dissociation et les « bas-fonds » du monde empirique et apporte ainsi une contribution majeure au rapport entre forme sociale et totalité concrète dans le capitalisme en crise.
Présentation par Alexandre Partouche des formes de l'impérialisme d'exclusion contemporain, de l'état d'exception mondial et de la critique de la souveraineté à partir de la traduction partielle du livre de Robert Kurz, "La Guerre pour l’ordre mondial. La fin de la souveraineté et les métamorphoses de l’impérialisme à l’ère de la globalisation", paru aux éditions Divergences en 2018 sous le titre de "Impérialisme d’exclusion et état d’exception". Les présentations alimentent des discussions autour du rôle et de la nature de la théorie critique négative et de la spécificité de la critique de la valeur-dissociation par rapport à la critique de la valeur.
Quelles sont les limites de la théorie critique de la valeur-dissociation au sein d'une recherche en histoire contemporaine ? Samuel Lazaro nous invite à partir de cette question pour comprendre sa propre recherche. Il montre alors comment il a pu croiser la théorie critique de la valeur-dissociation avec d'autres approches historiques et sociologiques comme celles de Bourdieu ou de Dardot et Laval pour penser la question de la forme-politique. Ainsi, c'est la question de la forme politique moderne et de sa critique radicale qui se trouve développée par Samuel Lazaro. Il ouvre tout un chantier de recherche qui ne fut qu'esquissé par Marx et qu'il faut continuer, avec et au-delà de Marx.